Cette photographie est le cri de la mer, des océans et de leurs habitants.
La résidence d’artiste chez l’Harponneuse m’a donné la possibilité de travailler en plein air, ce que je fais rarement. Cela à été une entreprise difficile. En studio je maîtrise tout, sur la plage, c’est plein d’imprévus, vent, lumière changeante, … ainsi j’ai été obligée de faire un grand travail de retouche. J’avais pensé vêtir les manifestants de cirés, bleus, jaunes, oranges. Mais pour souligner l’idée d’unité dans la lutte, j’ai préféré me concentrer sur la couleur bleu. Mais la photo finale est homogène, grise.
Dans mon travail, j’utilise beaucoup l’humour pour réveiller, apostropher, avertir. Cette fois, ce sont les poissons eux même qui manifestent, pour défendre leur environnement, leur lieu de vie et de survie.
Pour illustrer le désastre qui s’annonce, et que nous pouvons encore partiellement éviter, si nous décidons d’agir, tous, je cite ce paragraphe de Philippe Cury, directeur de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) :
« Il est possible d’inverser la tendance. C’est même un problème beaucoup plus facile à gérer que le réchauffement climatique. Il faut une vraie gestion des ressources en poissons, des droits d’accès et une gouvernance qui associe les pêcheurs locaux. La recherche joue un rôle clé dans ce processus. Avec l’aide des scientifiques et une gestion locale réfléchie, la situation ne pourra que s’améliorer. Les pêcheurs artisanaux ont plein d’imagination. Et puis, il faut apprendre à consommer local. Mais dans l’Union européenne, la règle, c’est le laisser-faire. En France, les lobbys jouent un rôle disproportionné qui ne permet pas une bonne approche des problèmes. Or on consomme de plus en plus de poissons et nous sommes de plus en plus nombreux sur cette planète. La pression sur les océans est intenable. C’est un problème global et urgent à traiter, ensemble : pêcheurs, industriels, ONG et chercheurs. »

LA MER N’EST PAS UNE POUBELLE.
IL N’Y A PAS DE PETITE POLLUTION, NOUS POUVONS TOUS PARTICIPER À CETTE LUTTE.

Anne-Catherine Becker-Echivard 2015